Au secour mon cheval est raide à une main!

Je ne sais pas vous mais moi je ne compte même plus les fois où j'ai pu me dire ça! En particulier à l'achat de Star où la belette n'avait probablement jamais envisagé une seule fois de pouvoir tourner à droite.

Pourquoi connaissons nous tous ce problème?

Eh bien assez simplement, tout comme nous autre bipèdes humanoïdes, les chevaux sont gauchers ou droitiers. La majorité va d'ailleurs aux chevaux gaucher, à l'instar des humains où c'est la tendance inverse.

Vous ne vous rendez pas forcément compte de l'impact de cette dissymétrie sur votre fonctionnement, bien souvent on se contente de nous dire gaucher ou droitier en fonction de la main avec laquelle on tient notre stylo ou notre fourchette... et pourtant! Le déséquilibre se traduit dans le corps entier: un pied plus grand que l'autre, une jambe plus longue, un œil avec une meilleur vue... c'est global! Une expérience est à faire pour se rendre compte réellement de cet impact sur notre locomotion: essayons de marcher en pleins désert, tout droit, sans repère... eh bien nous tournerions en rond! Bon je vous l'accorde, il faudrait une sacré surface pour faire le test, mais c'est avéré. (Moralité, si vous voulez vous perdre dans le désert, prévoyez de le faire avec un camarade de l'autre polarité !)

Alors voilà, il en est de même pour nos amis ongulés, équidés, ponicidés, criniacidés, henniseurs en tout genre!

Le report de cette asymétrie chez les chevaux de courses:

Je vous le disais, je n'ai jamais autant ressentie cet handicape qu'à mes premiers mois avec Star, pourquoi? 

Car comme je l'ai dit plus haut, la majorité des chevaux est gauchère, et c'est pourquoi les courses sont habituellement pratiqué à mains gauche. Par conséquent pourquoi s'embêter à travailler les chevaux à droite?

Voilà voilà donc le constat assez basique, Star, comme beaucoup de galopeur, à passée la plus grande partie de sa carrière à courir à mains gauche, et ce étant fait depuis sont plus jeune âge, la morphologie s'y est adaptée au fil de la croissance. En plus d'être un reflex de courir à gauche, cela devient une obligation physique.

Comment réglé le problème?

Sur un jeune cheval, le problème prit suffisamment tôt, un travail rééquilibré et des visites avec un ostéopathe  et un bon maréchal peuvent suffire.
Dans le cas d'un cheval plus vieux, dont la croissance est terminé ou presque (au delà de 5-6 ans) cela devient plus compliqué. L'ossature est faite, la musculature formée... cela devient donc tout un travail de rééducation!

Ne pas céder à la facilité!

Car oui, face à un animal de 500 kilo qui ne veut ou ne peut pas tourner dans un sens, on en vient vite à ne plus du tout le tenter et à se contenter de rester dans notre petit confort! Mais c'est un tort! Non seulement c'est inutile, puisqu'en toute logique si le cheval est à l'aise à une mains, c'est que le côté en question est déjà travaillé et sains,mais en plus ça ne ferais que nous causer des maux à nous aussi, pauvre petit cavalier fainéant (et bonjour vos rhumatismes à venir!). Il est donc important de ne pas céder, et de faire preuve de patience et de détermination (attention, modérée quand même) pour travailler également les deux mains.

Comment procéder?

NB: je parle ici par mon expérience, par ma manière de faire avec Star, il en existe d'autre et Dieu seul sait si la mienne est mieux ou moins bien qu'une autre.

Dans tous les cas le passage d'un ostéopathe équin pourra confirmer le diagnostique et nous aiguiller sur la zone précise du blocage. C'est aussi ce même praticien qui pourra nous aiguiller sur la conduite à suivre par la suite.
Mais quoi qu'il en soit en règle général, il ne faut pas brusquer les choses en voulant forcer là où ça bloque, cela ne ferait que contrarier d'avantage votre monture par l'inconfort et l'emmènerait à se crisper, rendant dans le meilleur des cas: le travail impossible; dans le pire des cas: l'énervement de votre équins qui vous envoie gouter le sable.
L'idéal pour moi (testé sur Star, mais pas que!) reste de détendre en cercle, patiemment et en s'appliquant sur une incurvation progressive, toujours en premier lieux à la mains où le cheval se sent le plus à l'aise. De ce fait on étire le côté raide, on le délasse, on fait craquer les cervicales qui en ont besoin...Et seulement après, on demande l'effort du côté qui pose problème! Sans jamais forcer, attention aux contrariétés (OH OH OH mais je fais des vers sans en avoir l'air!...je sors). Sitôt que l'on sens notre monture se crisper et redevenir raide, on rechange de main et on repart dans les étirements, inutile de forcer sur quelques choses de bloquer, on arrivera à rien.
Cela prend du temps, évidemment, d'où le besoin d'être patient, trèèèèès patient, mais à force d'application, le cheval travaillant de manière égal ou presque à chaque mains, finira par compenser son handicape morphologique grâce à une musculature en développement là où se situent les lacunes.

Tous travail d'étirements peuvent (et devraient même) être complétés par un travail d'assouplissement et de musculature de dressage de base (travail sur deux piste, mobilisation des épaules, etc... )

Concrètement:

Pour Star, il aura fallut plus d'un an pour pouvoir gagner à peu près le même niveau à droite qu'à gauche. Il arrivait, à l'arrivée du froid, des chaleurs (ahah, jeux de mots de bon aloi!...je resors!) ...bref, par certaines contrariétés (ouai ouai, c'est une gonzesse) qu'elle se rebloque à mains droite.Comme nous, on se crispe et ça coince! Mais en règle général, quelques tours de dégazages en liberté, un craquement des cervical et des hanches, puis le retour aux détentes adaptées suffisaient à la remettre d’aplombs.

Attention: un cheval restera toujours plus à l'aise à une mains, comme nous qui sommes droitier ou gaucher de naissance (Dixit l'ambidextre qui écrit de la mains la plus proche de son stylo).

Attention 2: une bonne attitude rendra toujours la tâche plus aisée à votre monture. Les couple légers, ronds, avec de l'engagement, auront moins de mal qu'un couple ouvert, lourd, et creux, pour se détendre à passer ses blocages